Progressistes et républicains - mai 2023
Le MET' n°35
La presqu’île n’est pas une île !
Dès 2019, notre équipe lançait les premières expérimentations de piétonisation de la presqu’ile et nous restons évidemment attachés à l’amélioration de la qualité de vie au coeur de notre métropole. Mais si l’on peut être d’accord sur cet objectif, sa mise en oeuvre et ses potentielles répercussions nous inquiètent aujourd’hui. 4 ans plus tard, le projet défendu par Bruno Bernard et Grégory Doucet manque de vision concrète. Ceci s’explique sans doute par l’absence d’études d’impact sur les déplacements, sur le devenir des commerces, sur le prix de l’immobilier, sur les quartiers alentour… Ce manque de stratégie globale peut aussi bien créer une grande rue de la soif, un quartier musée inaccessible ou un centre commercial à ciel ouvert. Quelle Presqu’ile veulent-ils ? On ne sait pas. Quels sont les gardes fous ? On n’en sait rien. On piétonnise d’abord et on réfléchit ensuite comme le démontre les conséquences de la piétonisation envisagée de la section nord de la rue de la République qui implique une réduction drastique des transports en commun notamment sur le secteur l’Hôtel de ville. On passe de 10 bus principaux aujourd’hui à seulement 3, sans compter la correspondance entre les bus et les métros elle aussi rompue. On comprend les inquiétudes mentionnées par nos concitoyens lors de la concertation. Comme eux, le constat que nous faisons, c’est celui d’un réseau de transport en commun dégradé par ce projet alors que la question du stationnement des véhicules restant, riverains et visiteurs, reste, elle aussi, en suspens. Ce qui se dessine en réalité, c’est un quartier qui se coupe du reste de la ville, qui se vide de ses commerces de proximité, et qui pousse vers la sortie ses habitants les plus modestes et les classes moyennes, une presqu’ile pour quelques-uns. Bruno Bernard et Grégory Doucet doivent revoir leur copie et entendre les propositions des habitants. L’échec d’une piétonisation dans une grande ville comme la nôtre, ne serait pas seulement leur échec mais celui d’une vision de la ville.
Progressistes et républicains