Socialistes, la gauche sociale et écologique et apparentés - novembre 2023
Le MET' n°38
Retour vers le futur
Que cherche donc à faire la droite avec la métropole ? Deux parlementaires LR ont présenté leur projet de réforme de la métropole : moins de suffrage, plus de traficotage. À court d’idées pour convaincre les électeurs, la droite chercherait-elle à gagner sur tapis vert ?
Reprenons. La métropole de Lyon a été créée en 2014 et s’est matérialisée en 2015. Depuis, elle rassemble les compétences du département du Rhône et celles de la communauté urbaine du Grand Lyon. Elle est une collectivité unique, dotée d’un budget de 5 Md€ par an en comptant le SYTRAL, de nombreuses compétences et d’une capacité d’action sans égale grâce à ses 9 000 agents.
Une évolution démocratique s’impose alors : comment concevoir que les représentants d’une collectivité aussi puissante ne soient pas élus directement par les citoyens au nom de qui elle agit ? Il est donc prévu à partir de 2020 un changement du mode de scrutin : du fléchage on passe au suffrage – universel, bien sûr.
Ce changement entraîne des modifications dans l’assemblée métropolitaine : les maires n’y siègent plus « automatiquement », et un rééquilibrage est fait entre les communes pour que les élus représentent le même nombre d’habitants. Considérez cet écart : avant, les habitants des petites communes étaient 10 fois plus représentés que ceux de Lyon.
Cette évolution ne s’est pas faite sans difficultés au début du mandat. Des solutions ont depuis été trouvées, de concert avec les communes, pour améliorer les modalités de collaboration. En parallèle, à la demande d’un certain nombre de maires – dont la totalité des édiles LR –, le Sénat a lancé une mission d’information sur la métropole.
La mission a conclu à la pertinence du scrutin universel direct et de la métropole de Lyon comme collectivité à statut particulier. Oui, des améliorations sont à apporter à notre collectivité. Mais comment concevoir qu’en 2023 on puisse revenir en arrière sur le suffrage universel ? Comment percevoir une opposition qui s’attache plus à changer les règles du jeu qu’à porter un projet d’envergure qui saurait convaincre les électeurs ? Gageons qu’eux ne s’y tromperont pas.
Socialistes, la gauche sociale et écologique et apparentés