Perturbateurs endocriniens, pesticides, métaux lourds : ces substances, présentes dans notre quotidien, sont toxiques pour la santé. Il est possible de diminuer son exposition en adoptant quelques bons réflexes.
Limiter les polluants au quotidien
Ateliers sur la pollution aux perfluorés
La Métropole de Lyon et l'Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer organisent une série d'ateliers collaboratifs de l'étude "PERLE - biosurveillance humaine en polluants PFAS chez les riverains des industries" portant sur l'avancement des travaux de l'équipe scientifique. Ces ateliers s'inscrivent dans le cadre du plan d'actions de lutte contre la pollution aux perfluorés porté par l'Institut.
Pour s’inscrire à un atelier : https://demarches.toodego.com
En savoir plus sur l'étude PERLE : https://www.institut-ecocitoyen.fr
Des polluants présents au quotidien
Des substances polluantes, d'origine naturelle ou artificielle, sont présentes dans notre environnement (l'eau, l'air, les sols) et dans de nombreux produits et objets du quotidien : aliments, vêtements, cosmétiques, mobilier, produits ménagers, jouets, ustensiles de cuisine, etc. Elles peuvent pénétrer dans l’organisme lorsque l’on mange, respire, porte la main à la bouche ou par contact direct avec la peau, et avoir des effets toxiques sur la santé.
Les polluants les plus répandus sont notamment les parabènes (présents dans certains produits d’hygiène), le bisphénol A (composant certains articles en plastique, revêtements internes des boites de conserve), les phtalates (articles en plastique mou), les pesticides, utilisés principalement en agriculture (chlordécone, glyphosate) et qui se retrouvent dans nos aliments, les retardateurs de flamme dans les meubles rembourrés, les composés perfluorés ou PFAS, se retrouvent dans de nombreux produits industriels et de consommation : textiles, emballages alimentaires, poêles, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs...
Les métaux lourds, résidus de métaux comme le plomb, le mercure et le cadmium, sont aussi présents dans l'air, l'eau et le sol. Ils peuvent avoir des effets toxiques sur la santé en perturbant notamment le système nerveux et plusieurs organes tels que les reins et le foie.
Tous ces polluants peuvent causer des perturbations hormonales, des risques de cancer et des pathologies neurologiques. Certaines de ces substances sont considérées comme des perturbateurs endocriniens : ils peuvent modifier le fonctionnement de notre système hormonal.
Durant certaines périodes de la vie, nous sommes plus sensibles à l’exposition aux polluants : lors de la grossesse, durant toute la petite enfance et jusqu'à la fin de l’adolescence. Il faut être particulièrement vigilant lors de ces périodes de vie.
Liens utiles
Les substances chimiques dans l'alimentation (1000 premiers jours)
Le site de l'agence européenne des produits chimiques
Les travaux de l’Anses pour mieux connaitre les perturbateurs endocriniens
Perturbateurs endocriniens, des risques potentiels ou avérés pour la santé humaine (Inserm)
Pour répondre aux questions liées aux pesticides, le centre de lutte contre le cancer Léon Bérard met à disposition des citoyens un dossier thématique sur le portail Cancer Environnement :
Dossier thématique sur les pesticides
Ce dossier a été co-construit avec la Métropole de Lyon et les experts du département Prévention Cancer Environnement du Centre Léon Bérard, en collaboration avec le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA).
Les éviter pour protéger sa santé
Certains gestes simples permettent de diminuer son exposition aux substances polluantes, et protéger sa santé.
L’air intérieur est en moyenne 10 fois plus pollué que l’air extérieur, par des polluants naturels ou générés par des activités : peintures, bricolages, etc. Certains matériaux peuvent libérer des Composés Organiques Volatiles (COV).
- aérer tous les jours son logement, en toute saison, en ouvrant les fenêtres au minimum 2 fois par jour, au moins 10 minutes
- éviter les bougies, encens, désodorisants d'intérieur, qui contiennent des composés organiques volatils (COV)
- ne pas fumer à l'intérieur
- pendant les travaux, choisir des produits sans solvants et avec un label environnemental de qualité
Il est important de porter une attention particulière à l'alimentation. En effet, les pesticides présents dans l'agriculture conventionnelle persistent dans l'assiette, et les résidus de plastique (transport, emballages, cuisson) peuvent migrer dans les aliments.
- choisir des aliments biologiques, locaux et de saison
- laver soigneusement les fruits et légumes pour éliminer tout résidu potentiellement nocif
- éplucher les fruits et légumes s'ils ne sont pas biologiques
- pendant les courses, utiliser des sacs réutilisables en tissu plutôt que des sacs plastiques
- privilégier les contenants en verre ou en acier inoxydable pour stocker nourriture et boissons
Des micropolluants se retrouvent aussi en grand quantité dans les produits d'hygiène et de beauté. S’en passer peut être difficile, mais il est possible de s'orienter vers des alternatives plus saines.
- réduire ses cosmétiques à l'essentiel
- préférer les produits qui se rincent à l'eau
- choisir des produits de soins labellisés ou les confectionner soi-même en utilisant des ingrédients naturels
Lessive, spray désinfectant, liquide vaisselle, ... Les produits d’entretien peuvent émettre de nombreuses substances toxiques. Au moment des courses, examinez attentivement les étiquettes pour éliminer les produits susceptibles de contenir des substances à risque.
- réduire ses produits d'entretien à l'essentiel
- éviter les lingettes jetables
- préférer des produits simples et naturels, qui se rincent à l'eau : bicarbonate de soude, vinaigre blanc, savon noir...
- choisir des produits labellisés, ou bien les confectionner soi-même avec des ingrédients naturels
La grossesse, la petite enfance et jusqu’à la fin de l’adolescence, sont des périodes de vie ou la sensibilité à ces substances est plus élevée.
- éviter l'utilisation de produits contenant du parfum
- choisir des produits de toilette les plus simples possibles tels que le liniment oléocalcaire et les huiles et beurres végétaux, et idéalement écolabellisés
- utiliser des couches lavables ou des couches jetables écologiques, ainsi que des biberons en verre ou en inox
- privilégier des tissus, vêtements et jouets en fibres naturelles : coton, laine, bois brut, etc. pour éviter les matières synthétiques traitées avec des produits antibactériens
Comment agit la Métropole de Lyon
La Métropole de Lyon s'engage dans des actions visant à réduire l'exposition aux micropolluants sur son territoire. Dans la continuité du plan métropolitain santé environnement 2019 et de la réglementation en vigueur, elle a notamment instauré des programmes de surveillance pour contrôler et diminuer la présence de ces substances dans l'eau, l'air et l’alimentation.
Aux cotés de 26 communes, la Métropole de Lyon est signataire depuis 2021 de la charte "Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens". Suivant ces engagements, elle s’applique à :
- interdire l’usage des produits phytosanitaires et biocides,
- réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens dans l’alimentation,
- favoriser l’information de la population et des professionnels,
- mettre en place des critères d’éco-conditionnalité dans les contrats et les achats publics,
- informer tous les ans les citoyens sur l’avancement des engagements pris.
Grâce à cette charte, la Métropole de Lyon se donne les moyens de devenir moteur de l’engagement porté en faveur de la santé de ses habitants, notamment en inscrivant cette démarche dans le Projet Métropolitain des Solidarités.
Des initiatives pratiques, visant à contrôler et réduire la présence de ces substances dans l’eau (surveillance permanente, depuis son captage jusqu’à la distribution au robinet et renforcement des stations d’épuration des eaux usées) ont été mises en œuvre pour limiter le rejet de micropolluants dans les cours d'eau. Une alerte concernant la présence de perfluoroalkylées (PFAS) dans l’eau du Rhône a par ailleurs été à l’origine d’un renforcement du contrôle de la qualité de l’eau potable pour les communes de communes de Givors, Grigny, Solaize et Marcy l’Etoile, alimentées par le captage de Grigny et du Garon.
La Métropole surveille également la qualité de l'air, avec des analyses bimensuelles des 20 perfluorés et des études approfondies sur les solutions de traitement. D’autres actions visant à réduire l’exposition aux micropolluants dans l’air ont été mises en place, conformément au plan métropolitain santé environnement.
La Métropole de Lyon coopère activement avec des acteurs locaux, des organismes de santé et des associations pour élaborer des plans visant à minimiser l'exposition aux micropolluants, conformément au renforcement des législations européennes et nationales sur les substances chimiques (études sur l’impact sanitaire en partenariat avec l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions de Fos-sur-Mer et le Cancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes). La communication transparente et directe avec les citoyens, les communes et les acteurs concernés (la DREAL, l’ARS, la DRAAF, la DDPP, la secrétaire générale de la préfecture du Rhône) est assurée par le biais de comités de suivi avec les élus, favorisant le dialogue et le partage des connaissances.