Face à cette pollution qui impacte particulièrement les habitants, la ressource en eau et l’environnement du sud de son territoire, la Métropole de Lyon a adopté un plan d’actions pour limiter l’impact de certains composés chimiques synthétiques.
Prévention de la pollution aux perfluorés
Ateliers sur la pollution aux perfluorés
La Métropole de Lyon et l'Institut écocitoyen de Fos-sur-Mer organisent une série d'ateliers collaboratifs de l'étude "PERLE - biosurveillance humaine en polluants PFAS chez les riverains des industries" portant sur l'avancement des travaux de l'équipe scientifique. Ces ateliers s'inscrivent dans le cadre du plan d'actions de lutte contre la pollution aux perfluorés porté par l'Institut.
Pour s’inscrire à un atelier : https://demarches.toodego.com
En savoir plus sur l'étude PERLE : https://www.institut-ecocitoyen.fr
Que sont les perfluorés ?
Les perfluorés sont des composants chimiques massivement utilisés dans l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes et de résistance à la chaleur. On les retrouve dans de nombreux produits de consommations courantes : textiles, emballages alimentaires, poêles, mousses anti-incendies, revêtements antiadhésifs…
La présence de produits perfluorés est attestée dans les sols, les milieux aquatiques, les plantes, l’air. Et le sud de la Métropole de Lyon fait partie des sites les plus contaminés d’Europe.
Leurs effets sur la santé sont nombreux et continuent de faire l’objet d’études : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, hypertension, obésité... Ils sont également suspectés d’interférer avec les systèmes endocrinien (thyroïde) et immunitaire.
Comment la Métropole lutte contre cette pollution ?
Les taux dans l’eau potable de la Métropole de Lyon, suivis mensuellement, sont inférieurs au seuil réglementaire. Toutefois, les analyses des eaux des captages de Grigny et de Ternay desservant les communes de Givors, Grigny, Solaize et Marcy-l’Etoile font apparaître des taux supérieurs au seuil réglementaire. Un programme renforcé de mesures dans l’eau, l’air et le sol a été mis en place par Eau publique du Grand Lyon et la Métropole de Lyon.
La Métropole de Lyon défend un renforcement des législations européenne et nationale sur les substances chimiques, dont les perfluorés. Elle a, par ailleurs, engagé une série de nouvelles actions afin de mieux protéger sa population.
- Santé : études sur l’impact sanitaire en partenariat avec l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions de Fos-sur-Mer et le Cancéropôle Lyon Auvergne-Rhône-Alpes.
- Suivi de la pollution : analyses complémentaires à celles de l’État dans l’air, l’eau et le sol. Étude historique des sols. Captages d’eau potable : analyses bimensuelles des 20 perfluorés et étude des solutions techniques de traitement à mettre en place. Systèmes d’assainissement : surveillance accrue, analyses en entrée et sortie de station d’épuration.
- Plan micro-polluants : accompagnement des entreprises à la transformation des procédés industriels : substitutions, réduction à la source, traitements.
- Information : implication des communes et des citoyens. Communication directe et transparente avec les organismes et agriculteurs potentiellement concernés.
- Industrie : accompagner la transformation des modes de production. Incitation aux changements de pratiques du collectif d'industriels du Pacte pôur l'Impact de la Vallée de la Chimie.
En mars 2023, la Métropole de Lyon a lancé une stratégie vis-à-vis de la pollution aux perfluorés et va financer une étude dans la vallée de la chimie avec l’Institut scientifique éco-citoyen de Fos-sur-Mer;
Le cadre réglementaire des perfluorés a également évolué début 2023 :
- limite de qualité fixée à 0,10 microgramme par litre pour l’eau potable au 1er janvier 2023 pour la somme de 20 perfluorés,
- limite sur les denrées alimentaires (règlement de l’Union européenne)
Un plan d’actions ministériel a été lancé début 2023. Un arrêté ministériel publié le 20 juin 2023 oblige 5 000 installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) à surveiller leurs émissions de « polluants éternels » dans les rejets aqueux.
Avancée des actions
L'eau potable
Pour retrouver une qualité d’eau conforme, deux solutions ont été trouvées par la Métropole de Lyon et la Régie Eau publique du Grand Lyon en lien avec les syndicats et communes voisines :
- la création d’interconnexions des réseaux d’eau potable permettant l'apport d’eau venant du captage principal de la Métropole et des nappes du Garon dans l’ouest lyonnais, dont la commune de Marcy-l’Étoile. Dès 2024, les eaux distribuées sur ces secteurs seront diluées pour atteindre un taux de concentration inférieur de 0,1 μg/L.
- la mise en place d’une nouvelle filière de traitement des PFAS à l’usine de production de Ternay pour les communes de Grigny, Solaize et Givors : d’importants travaux en 2024 et 2025 sur l’usine de Rhône-Sud à Ternay doivent être menés pour modifier les installations de traitement par le Syndicat Rhône-Sud. Ces travaux permettront d'atteindre un taux de concentration inférieur à 0,1 μg/L dès 2026.
PFAS : la Métropole de Lyon en première ligne dans la lutte contre les « polluants éternels » (pdf - 235 Ko)
La santé
Des ateliers ont été organisés avec les habitants pour mettre en place le questionnaire santé de l’étude qui vise à déterminer l'étendue des pollutions dans la vallée de la chimie, d'évaluer le niveau d'imprégnation des habitants et de comprendre comment ces polluants éternels et toxiques se diffusent dans l'environnement et affectent les organismes. De nouveaux ateliers citoyens ont lieu en 2024 afin de valider les questionnaires santé.
Pollution aux perfluorés : la Métropole de Lyon invite les citoyens à participer à des ateliers (pdf - 123 Ko)
Application du principe pollueur-payeur
La Métropole de Lyon, avec la régie Eau publique du Grand Lyon et le Syndicat mixte d’eau potable Rhône-Sud, a assigné en justice Arkema et Daikin qui utilisent et rejettent des PFAS sur le site de Pierre- Bénite. Elle demande que les responsabilités des industriels soient expertisées concernant cette pollution et que le principe du pollueur-payeur soit appliqué.
Qui fait quoi ?
- L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) surveille et évalue les risques sanitaires.
- La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) a la compétence de police environnementale et inspecte les installations classées. Elle analyse les rejets dans les milieux aquatiques : www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr
- L’Agence régionale de santé (ARS) réalise des contrôles sanitaires des eaux destinées à la consommation : www.auvergne-rhone-alpes.ars.sante.fr
- Eau publique du Grand Lyon suit la qualité de l’eau qu’elle distribue : https://agence.eaudugrandlyon.com
- La Métropole de Lyon surveille les rejets dans ses réseaux d’assainissement et mène des actions volontaires d’amélioration de la connaissance sur la pollution présente et les impacts sur la santé.
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